Aujourd’hui, 26 septembre 2019, les fans des Beatles du monde entier célèbrent le cinquantième anniversaire de l’album Abbey Road. Tout a été écrit sur ce disque mythique, le dernier enregistré par les Fab Four et donc un peu leur chant du cygne. On a longtemps pensé que les quatre Beatles étaient pleinement conscients qu’il s’agissait de leur dernier opus durant sa réalisation, mais un enregistrement récemment dévoilé semble indiquer qu’ils ont envisagé une suite. Peu importe, Abbey Road restera pour l’éternité le dernier album, même si Let it Be, enregistré précédemment, a été publié quelques mois plus tard, en mai 1970.
De l’Everest à Abbey Road
La légende raconte que le projet était d’intituler l’album Everest et de réaliser la photo de la pochette au pied de l’Himalaya. L’ambiance au sein du groupe n’étant pas au beau fixe, ils se sont finalement rabattus sur Abbey Road, l’avenue londonienne qui héberge les studios EMI (qui prendront le nom d’Abbey Road en 1970) où ils ont enregistré pratiquement toute leur œuvre. McCartney a tracé un croquis des quatre musiciens traversant l’avenue et l’a passé au photographe écossais Iain Macmillan. Cette idée, toute simple en apparence, a donné naissance à la pochette iconique que tout le monde connaît. Sans doute la plus célèbre et la plus détournée de l’histoire du rock. John, Ringo, Paul et George traversent en empruntant le passage piéton, parfaitement synchronisés. Tous sont habillés différemment, on est désormais loin des costumes du début. Le groupe fusionnel, qualifié de monstre à quatre têtes par Mick Jagger, a fait place à quatre individualités bien trempées. On les imagine partant chacun de son côté une fois le trottoir d’en face atteint. Et c’est un peu ce qu’il se passa par la suite.
Abbey Road et moi
Abbey Road a toujours été l’un de mes albums favoris. Je me rappelle avoir acheté le 33 tours au Monoprix d’Annonay, probablement au début des années 80. J’ai été marqué par le son plus moderne, plus cristallin, par rapport aux disques précédents, la production particulièrement léchée. Cette impression sera sans doute renforcée par le remix 2019, qui vient de sortir, si j’en crois cette nouvelle mastérisation de Here Comes The Sun qui offre plus de relief (avec en sus une nouvelle vidéo).
En plus de l’inoxydable Come Together et des tubes de George, Something et Here Comes The Sun, Abbey Road est connu pour son medley de 16 minutes qui occupait presque toute la face B du 33 tours. Un collage de bouts de chansons devenu culte. Mon roman policier Beatlemaniac commence et se termine en évoquant ce fameux medley. J’en profite pour partager cette version live de 1997 de la deuxième partie du medley (de Golden Slumbers à The End) qui vaut son pesant de cacahouètes. McCartney y est accompagné par Eric Clapton, Mark Knopfler et Phil Collins (qui rejoue l’unique solo de batterie des Beatles), entre autres. George Martin himself dirige l’orchestre et la chorale.
Je vous quitte avec une question. Fêtera-t-on dignement le centième anniversaire d’Abbey Road en septembre 2069 ? Les paris sont ouverts.
À bientôt,
Frédéric